Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/218

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vait la plus proche d’Halleck : il s’élança vers elle.

Au même instant, un des Indiens survivants bondit sur la jeune fille, le couteau à la main, et la saisit par les cheveux.

— Veux-tu la lâcher ! démon maudit ! hurla l’artiste en armant son révolver et en faisant feu.

La première balle imprima dans la poitrine du Sauvage un point noir, d’où jaillit aussitôt un mince filet de sang. Le bandit chancela en grinçant des dents, mais sans abandonner sa victime ; sa main levée s’abaissa sur la tête courbée de la malheureuse enfant, la lame brillante du couteau disparut jusqu’au manche dans le cou frêle et délicat qui fut à moitié tranché. Ensuite, avec un cri insultant et sinistre, le monstre tomba à la renverse criblé de balles qu’Adolphe lui avait envoyées désespérément.

Le corps inanimé de la jeune fille s’affaissa sur le sol sanglant, comme la tige d’une fleur atteinte par la faux : Halleck n’arriva même pas à temps pour la recevoir dans ses bras. Il s’agenouilla avec désespoir auprès d’elle, les yeux noyés de larmes brûlantes, et releva avec un soin pieux