Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/32

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— Je m’empresse de la dissiper ; répliqua l’artiste en lui tendant la main avec son sans façon habituel ; touchez-là ! cousine, je suis un revenant, mais en chair et en os.

— Hé ! jeunes gens ! nous vous attendions pour souper ; interrompit l’oncle John, qui venait d’arriver : je ne crois pas nécessaire de vous demander si vous avez bon appétit.

— Ceci va vous être démontré, répondit Adolphe en riant ; quoique Maria m’ait secoué à me faire perdre tout bon sentiment, je sens que je me remets un peu.

On s’attabla devant un de ces abondants repas qui réjouissent les robustes estomacs du Forestier et du laborieux Settler, mais qui feraient pâlir un citadin : chacun aborda courageusement son rôle de joyeux convive.

L’oncle John était d’humeur joviale, grand parleur, grand hâbleur, possédant la rare faculté de débiter sans rire les histoires les plus hétéroclites. Sa femme, douce et gracieuse, un peu solennelle, méticuleuse sur les convenances, grondait de temps en temps lorsque quelqu’un de la famille enfreignait l’étiquette dont elle donnait le plus parfait exemple : mais ses repro-