Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/86

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l’agilité de la colère et de l’anxiété, bien résolu à ne pas laisser échapper les Sauvages sans leur livrer une lutte à outrance.

Malheureusement, il eut beau courir, le bateau avait gagné le bord avant que le pauvre artiste eût parcouru la moitié seulement de la distance. Les Indiens sautèrent rapidement à terre, entraînant Maria avec eux.

Adolphe, courant toujours à perte d’haleine, suivait avec des regards furieux les fugitifs, lorsqu’il vit tout à coup un Indien chanceler et tomber à la renverse. En même temps les échos se renvoyèrent la détonation d’une carabine : le second Sauvage, saisi de terreur, disparut comme s’il avait eu des ailes.

En cherchant des yeux quel pouvait être ce sauveur arrivé en ce moment si propice, Halleck découvrit Christian Jim, le fusil en main, qui cheminait tout doucement à travers les rochers, et arrivait auprès de la jeune fille éperdue.

Halleck les eût bientôt rejoints : il serra affectueusement la main de Maria, en murmurant quelques paroles que son émotion rendait inintelligibles ; puis il se tourna vers le Sioux qui