Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/87

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venait de jouer si fort à propos le rôle sauveur de la Providence.

— Votre main ! mon brave ! donnez-moi votre main, vous dis-je ! vous êtes un vrai Indien, vous !

Jim ne lui rendit en aucune façon sa politesse. Il se contenta de le toiser, un instant, des pieds à la tête, et dit :

— Courez, allez-vous-en d’ici ! les Indiens sont soulevés, brûlent les maisons ; ils tuent tout. Vite ! chez l’oncle John !

Malgré son extérieur glacial, il était évident que Jim était dans une grande agitation. Ses yeux noirs lançaient çà et là des regards flamboyants ; il y avait dans ses allures quelque chose de farouche et d’inquiet qui frappa les jeunes gens.

— Ne nous abandonnez pas ici, je vous en supplie ! s’écria Maria encore pâle et frémissante de terreur ; conduisez-nous jusqu’en dehors de ces bois terribles.

Sans répondre, le Sioux les fit monter dans le canot qu’il repoussa vivement du rivage en y sautant : ensuite il traversa le lac à force de rames et vint aborder devant une clairière tra-