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l’aigle-noir des dacotahs

moi, alors même qu’il ne s’agissait pas d’Indiens ; uniquement pour voir bondir les pierres et entendre leur infernal fracas.

— Ah ! qu’entendons-nous là ! seraient-ce les Indiens ?

— Étranger ! vous vous connaissez en sauvages comme moi en écriture, c’est-à-dire terriblement peu. Pensez-vous qu’ils vont en chasse ou en guerre avec des trompettes comme les hommes blancs ? Le son qui a frappé vos oreilles est le bruit lointain de quelque avalanche… Mais tout ce que nous disons en ce moment ne délivrera pas la jeune fille ; marchons, marchons vite.

La cavalcade commença, Waltermyer en tête ; d’abord, l’allure fut vive et hardie ; les chevaux étaient bien reposés et bien repus ; l’eau ferrugineuse de la source, le gras pâturage qui l’avoisinait les avaient entièrement réconfortés. Mais bientôt la fatigue recommença à se faire rudement sentir : des myriades d’insectes continuaient à assaillir bêtes et gens ; le sol profondément crevassé et hérissé de racines rendait la marche extrêmement pénible et dangereuse.