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l’aigle-noir des dacotahs

— J’ai confiance en vous, car vous avez été bon pour moi… pourtant vous êtes un Indien…, un inconnu.

— Je suis un homme ! répondit noblement Osse’o en posant la main sur sa poitrine.

Alors il la prit par la main, et la conduisit dans la caverne.

Comme si les incertitudes et les méfiances de la jeune fille l’eussent choqué, il ne lui adressa plus la parole. Mais, après avoir promptement allumé un grand feu, il se hâta de préparer un lit de feuilles sèches que l’orage avait amassées à l’entrée de la grotte ; puis il improvisa un verre en écorce d’arbre et donna quelques gouttes d’eau fraîche à Esther que le frisson avait quittée, mais que la fièvre rendait brûlante ; enfin, tirant de sa gibecière des tranches de daim rôti et du grain bouilli dans du lait à la manière indienne, il déposa ces vivres à ses pieds et fit mine de se retirer.

— Je vais maintenant soigner mon cheval, dit-il,

Esther fondit en larmes, son pauvre cœur brisé se soulageait, elle lui dit avec effusion :