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l’aigle-noir des dacotahs

Le jeune homme ramassa le volume, et, sans y penser, regarda le titre : c’était un ouvrage médical traitant des maladies de cœur.

— Mon Dieu ! ma mère ! que lisez-vous là ?

— Oh ! rien, je ne sais… cela m’est tombé sous la main. Mais qu’avez-vous, Charles, vos yeux sont animés !

— Vous trouvez, mère ? il y a de quoi… je viens vous annoncer que je ne me marierai jamais avec Hélène Worthington.

— Enfant ! encore quelque querelle d’amour ?

— Non ! non ! ce n’est pas ce que vous pensez, Hélène n’a pas de cœur, je ne veux plus penser à elle.

— Hélène, sans cœur ! cher enfant, vous la traitez bien sévèrement, il me semble.

— Je la traite comme elle le mérite, mère. Nos mutuels engagements sont pour elle comme une toile d’araignée qu’elle balaie d’un revers de main. Il n’y a pas une heure que je l’ai vue dans la plus populeuse rue de Saint-Louis, suspendue au bras de ce misérable avorton, le jeune Houston.