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l’aigle-noir des dacotahs

guerre ; on vend de la bonneterie là où combattirent des héros.

Et peu à peu l’Homme rouge, le vrai, le maître du désert, s’est retiré, luttant d’abord, fuyant ensuite, demandant grâce enfin… — demandant, sans l’obtenir ! une dernière place sur cette terre de ses ancêtres, pour y dormir à côté de leurs vieux ossements.

Roule avalanche ! tombez nations du désert ! et roulez sur cette pente inexorable qui mène à l’Océan ! Bientôt l’Indien aura vécu, il sera une légende, une ombre, un mythe ; on en parlera, comme d’une fable ; et puis on n’en parlera même plus ; l’oubli aura tout dévoré.

Que le lecteur veuille bien nous suivre dans ce monde presque disparu : les Prairies de l’Orégon nous offrent l’hospitalité, la grande et majestueuse hospitalité que Dieu donne à l’homme dans le désert.


La matinée était ravissante : frais et joyeux de son repos nocturne, le soleil envoyait ses premiers rayons cueillir dans le calice des fleurs