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l’aigle-noir des dacotahs

nous culbuterons tous ces gredins-là qui se sauveront, hurlant comme des loups.

— Eh bien ! marchons. Troupeaux, wagons, fortune, tout cela n’est rien en comparaison de ma fille chérie.

— Vous avez bien raison : tous les troupeaux de la prairie ne valent pas une boucle de ses cheveux. — Voyez-vous, là-bas, ce grand arbre ?

— Oui ; il est bien loin.

— À quarante milles, vol d’abeille ; si nous n’y sommes pas avant que la lune se lève, nos chevaux sont perdus, et la jeune fille aussi.

— Marchons donc vite ! c’est une longue course ; nos chevaux ne sont pas frais et voici bientôt midi.

— C’est vrai ; le soleil va tomber sur nous d’aplomb sans faire ombre. Si, au moins, vos chevaux étaient nés dans la prairie, ils supporteraient peut-être une journée de marche sans boire.

— Que voulez-vous dire ? Il n’y a donc pas d’eau.

— Pas une goutte d’ici à cet arbre !