Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/10

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La tranquillité de cette solitude fut troublée brusquement par la détonation d’une carabine. Les échos la répétaient encore lorsqu’un daim, hors d’haleine, les yeux effarés, apparut à la lisière du bois et s’élança dans la rivière. Il nagea d’abord mollement, indécis sur la direction qu’il prendrait ; mais bientôt ses oreilles inquiètes saisirent le bruit fugitif des branches froissées dans la forêt ; à cet indice qui lui annonçait l’approche de l’ennemi, il se dirigea par bonds désespérés vers la rive opposée.

En effet, un chasseur arriva au bout de quelques secondes, sautant d’arbre en arbre avec précipitation ; un dernier bond allait le porter hors du fourré, lorsqu’une branche à laquelle il s’était suspendu se rompit sous son poids, et il tomba lourdement sur la pente rocailleuse.

Chose rare dans ces lieux, l’accident avait en un témoin. Lorsque le chasseur, irrité de sa chute, se releva, il fut salué par un éclat de rire