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Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/9

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petits entiers entrecoupés de pervenches, de fougères, de fraisiers ; le fleuve promenant en silence ses lames argentées sous les ronces, les chèvre-feuilles, les framboisiers, les técomas, les troènes, touffus, enchevêtrés, serpentants, hérissés de fleurs et de fruits.

De l’autre coté du fleuve ondulait une longue rangée de collines qui s’élevaient graduellement jusqu’à la hauteur des montagnes formant le fond de l’horizon.

Et au-dessus de cette luxuriante nature un ciel serein, bleu tendre, d’une transparence et d’une profondeur toutes particulières aux régions Américaines qui bordent le Mississipi ; une atmosphère embaumée par des milliers de senteurs sauvages un soleil levant dont les rayons allongés plongeaient mystérieusement dans les replis des feuillages, dorant, empourprant, éclairant tout sur leur route joyeuse ; un silence solennel, troublé par quelques furtifs chuchottements des bois.