Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/110

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du crime ; le vieillard vengeur courait sus à Overton que lui désignaient ses pressentiments.

Pendant qu’il dévorait l’espace, son esprit reconstituait avec une lucidité merveilleuse tout le réseau d’embûches que les deux complices avaient tendu autour de lui. Il voyait le «  Mangeur de Poudre  » arrivant comme un loup affamé, bondissant au milieu de la maison paisible et désarmée, enlevant Lucy malgré ses pleurs et sa faible résistance : et en suite… ensuite, un voile de sang lui dérobait l’issue de ce mystère fatal ! À ces pensées, son poing se crispait sur son long couteau, ses éperons ensanglantaient le cheval furieux qui volait au travers du bois.

Sur sa route, il lui sembla voir un chariot traîné par une haridelle trottinante ; la voix de Nathan Dodge le héla gaillardement : mais Sedley n’y prit pas garde ; qu’avait-il besoin de causer en route ? Qu’avait-il besoin de demander des renseignements ? à travers l’ombre et l’espace il voyait Overton rayonnant dans l’auréole du crime.