Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/133

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teignit pas l’eau rejaillit en écume grise, et clapota ; le corps reparut à peu de distance, agitant, d’un air de menace, sa tête disloquée que les vagues secouaient.

Le fantôme se mit à courir le long du rivage, suivant d’un œil hagard l’ennemi flottant qu’en trainait le fleuve.

Un moment il crut pouvoir l’accrocher avec une longue branche dont il s’était muni mais son espoir fut déçu, le mort s’éloigna lentement de la main qui venait de l’effleurer, et continua de naviguer dans sa tombe liquide.

Alors le fantôme se mit à quitter ses vêtements, et paraissait prêt à se jeter a la nage pour saisir le funèbre fugitif, lorsqu’un tumulte soudain le fit stationner. Il s’enfonça précipitamment dans l’ombre et écouta.

Le son grinçant d’un violon, qui jouait des airs diaboliques, se mêlait à des chants d’ivrognes entremêlés d’éclats de rire. Tout cela sortait d’un