Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/15

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entendu parler de la manière dont nous autres, Yankee du Connecticut, tirons un coup de fusil… En entendîtes-vous parler ?

— Non ! et je jurerais que ce sont de piètres tireurs.

— Ah ! vous jureriez un mensonge, voilà tout ! répliqua le colporteur d’un air de supériorité ; comment vous ignorez que mon papa fut le plus célèbre tireur qu’on ait vu dans le monde ? Il est mort à quatre-vingt-dix-sept ans, et je me rappelle que la veille de sa mort il passa la journée à la chasse.

— Tira-t-il sur quelque chose ?

— S’il tira sur quelque chose vous me croirez si vous voulez ; mais il fallut une semaine à nos deux paires de bœufs pour charrier à la maison tout le gibier qu’il avait abattu ce jour-là. Mon oncle essaya de dénombrer les ours, les daims, les coqs sauvages que nous eûmes à ramasser ; mais, n’ayant jamais ap-