Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/14

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trappu, au visage épanoui, au sourire malicieux, au regard narquois. Ses joues florissantes attestaient qu’il ne faisait pas de long séjour dans l’Ouest ; il différait en cela des Frontiers-men dont le visage était plus pâle et l’embonpoint moins rebondi.

Il tenait à la main une branche de saule fraichement arrachée de l’arbre, et, tout en marchant avec nonchalance, paraissait s’appliquer fort sérieusement à en découper l’écorce en spirale. Sa physionomie annonçait du reste une parfaite satisfaction de lui-même.

— Vous feriez mieux, monsieur Baguenaudin, répondit le chasseur avec un dédain profond, de vous consacrer à votre carriole et à vos casseroles que de venir rôder autour de moi vous me trouverez trop bon tireur pour vous.

— Tout beau sir ! Porte-Carabine, repartit le Yankee poursuivant avec béatitude ses sculptures fantaisistes ; peut-être n’avez-vous jamais