Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/84

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déclaré admirateur de Lucy, ma douce fiancée.

— C’est vrai, répondit le père, il a déjà bien tourmenté ma pauvre enfant. Je crains cet homme ; il n’y a pu d’être plus obstiné, plus violent, plus vindicatif. Il ne pardonne jamais à quiconque l’a dédaigné.

— Tout cela ne durera pas longtemps quand Lucy sera ma femme, qu’il ose seulement se montrer, je le tuerai comme un chien !

— C’est bien dit, Charles une squaw indienne serait encore trop bonne pour ce vil personnage.

— Bah ! reprit Dudley, une fois parti il ne reviendra plus, il est trop mal vu dans le village. D’ailleurs, il n’oserait point agir par violence.

— Ne nous y fions pas, mon jeune ami ; je connais cet homme depuis plus de douze ans ; il y a eu plusieurs fois du sang sur ses mains ; c’est un méchant !… très-méchant.

À ces mots le vieillard secoua sa tête blanche et regarda mélancoliquement le feu.