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les drames du nouveau-monde

— Cela pourrait être si ces sauvages combattaient comme les hommes blancs. Mais, Basil, vous savez aussi bien que moi leurs façons extraordinaires d’attaquer. Ce serait un jeu pour le Major Gladwyn de repousser un assaut livré ouvertement, en plein jour ; mais je tremble toujours qu’ils ne le surprennent à l’improviste hors de garde.

— Je n’en disconviens pas : mais n’a-t-il pas fréquenté les bois autant que vous ? Or, vous ne seriez pas homme à vous laisser surprendre.

– Ah ! bien des circonstances sont venues m’instruire : j’ai peut-être plus d’expérience que lui. Peut-être m’y laisserais-je prendre, si je n’avais pas reçu vos leçons.

— Oh ! je ne suis pas un savant, moi ; seulement, je serais un triste imbécile si je n’avais pas un peu appris à connaître les Indiens, depuis le temps que je les fréquente.

— Vous rappelez-vous votre aventure avec Johnson, l’hiver dernier ? cette nuit où vous sauvâtes une fille Indienne à demi-gelée ?

– Je le crois bien ! je ne suis pas près de l’oublier.