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les drames du nouveau-monde

Pendant ce temps, quelques hommes de la citadelle avaient signalé l’approche des bateaux, et s’étaient portés à leur rencontre jusqu’à l’extrémité de la langue de terre. Peu après les barques abordèrent et les navigateurs firent leur débarquement.

Ils étaient environ une quarantaine ; tous dans un état de délabrement pénible à voir ; visages bandés, bras en écharpe, figures hâves et amaigries, vêtements en lambeaux : tel était leur aspect lamentable.

Leur chef, le lieutenant Cuyler, s’avança rapidement vers l’enseigne Christie, et lui dit d’un ton abattu :

– J’ai de mauvaises nouvelles à vous annoncer.

– Je le pressentais, répondit l’autre avec tristesse, voyons de quoi il s’agit.

Pendant que les deux chefs conversaient ensemble, on prit soin des hommes, et on leur offrit avec cordialité les rafraîchissements dont ils avaient grand besoin.

– Voilà tout ce qui me reste de mes quatre-vingt seize hommes, dit le lieutenant, nous avons quitté le fort Niagara le trente mai, et nous nous