Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
113
les forestiers du michigan



vous voir ; mon esprit se remettra en votre société. Depuis que ce malheureux Cuyler et ses hommes ont passé par ici, je n’ai fait que penser à leur aventure et à leurs discours ; je ne puis pas m’ôter de l’idée que le fort Détroit et tous ceux des frontières seront anéantis successivement.

– D’où vous vient cette opinion, Enseigne ?

– Tous les commandants sont assez fous pour s’endormir dans je ne sais quelle molle insouciance ; ils se livrent, pour ainsi dire, eux-mêmes aux Indiens. Le major Gladwyn, peut-être, est sur ses gardes, mais, mais comme son poste est le plus important, Pontiac s’en est chargé lui-même et il l’assiége avec fureur. Si Cuyler et ses hommes avec leurs munitions, avaient réussi à rejoindre Détroit, le major et sa garnison auraient été sauvés, aujourd’hui tout est perdu.

— Je conviens que tout n’est pas couleur de rose mais je ne crains rien pour nous. Songez que le fort Presqu’île a été bâti pour parer à quelque malheureuse éventualité semblable à la nôtre ; il a bien résisté une première fois, il résistera bien une seconde ; quant à moi je le trouve