Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/118

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
les drames du nouveau-monde



fort capable de supporter un coup de main. Je vous dirai même, pour ce qui me concerne, que je ne serais pas fâché d’avoir une bonne échauffourée avec les Peaux-Rouges : j’ai un bon pressentiment de ce qui arriverait.

— Oh ! mon Dieu ! je ne suis pas seulement en peine pour notre fort. Qu’arrivera-t-il des possessions Anglaises en Amérique, si les postes des frontières tombent tous comme le fort Sandusky ? Vous pouvez bien le croire, les Français sont au fond de tout cela ; chaque citadelle qui nous est enlevée est gagnée pour eux : il y a plus encore, tous ces désastres successifs, inspirent aux Indiens le mépris de notre pouvoir, et augmentent leur respect pour la puissance de leur « Père Français. »

Basil ne répondit pas ; depuis quelques minutes il sondait avec obstination les profondeurs du lac. Sa persistance à regarder ainsi attira l’attention de Christie qui lui demanda :

— Apercevez-vous quelque chose de suspect ?

— Je vois un canot sur l’eau ; nous allons avoir encore des visiteurs.