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les forestiers du michigan



de marcher avec une régularité mécanique ; décidément la chance n’était pas pour Basil.

Il commença à perdre tout espoir et se mit à chercher d’autres expédients.

— Si mes pistolets n’avaient pas été submergés avec moi, réfléchit-il, j’essaierais d’en faire usage et je risquerais une partie désespérée ; mais ils sont en ce moment aussi inoffensifs qu’un tuyau de pipe : Non, vraiment je n’ai pas de chance !

Tout à coup, comme pour seconder les vœux du Forestier, un bruit clapotant se fit entendre sur le bord, comme si un homme ou un animal venait de se jeter à l’eau.

— Oh ! oh ! qu’est-ce que c’est que ça ? fit Basil en se retournant d’un air alarmé.

Au fond il était ravi : dans sa pensée ses trois incommodes compagnons allaient se retourner et lui… allait glisser au large ! Sa joie ne devait pas être de longue durée.

— Çà ne vous regarde pas, l’ami fit rudement le gros Français sans bouger de l’épaisseur d’un cheveu. Vous n’avez rien à faire de ce côté là.

— Quel côté, voulez-vous dire ? demanda Veghte