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les forestiers du michigan



y avait encore à espérer beaucoup de chances favorables.

Le Français cherchait toujours à se maintenir au large, malgré la violence croissante des flots et l’obscurité orageuse qui s’épaississait autour du canot.

Par suite de l’eau qui embarquait dans le canot à chaque lame, on fut obligé de décharger un peu l’avant, et un rameur se recula jusqu’au milieu ; le géant ne bougea pas de son poste, où il se tenait, inébranlable, le pistolet toujours braqué sur la poitrine de son prisonnier.

Ce nouvel arrangement eut pour résultat d’interposer à chaque coup d’aviron, le corps du rameur entre Basil et son geôlier ; cette espèce de bouclier intermittent fut de peu d’utilité pour le prisonnier, car ce dernier ne pouvait faire aucun mouvement, et d’ailleurs le nouveau venu baissant constamment la tête, le Forestier restait toujours en vue.

Veghte n’avait qu’un désir, c’était de voir le canot rester sur l’eau ; il calcula que le meilleur parti pour y arriver, serait de feindre l’ambition contraire : il commença donc à affecter une cer-