Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
164
les drames du nouveau-monde



taine inquiétude, paraissant désirer qu’on abordât au plus vite.

— Le lac devient méchant, dit-il, nous allons avoir du mal à tenir le large.

– … Pas de danger ! il y a un bon timonier, et de fameux rameurs.

— Je vous crois : mais, dans mon idée, rien n’y fera si les vagues deviennent hautes : vous agiriez sagement en gagnant le bord.

Le gros Français eut un rire moqueur.

— Pas de çà mon petit ami ; je comprends pourquoi vous tiendriez à être à terre. Mais, ne vous gênez pas pour émettre vos idées : je prends un plaisir infini à vous entendre.

— Tu ne me comprends pas aussi bien que tu le crois, murmura intérieurement Basil. – Faites comme il vous plaira, ajouta-t-il à haute voix : cela m’est bien égal, vous pouvez croire.

— Oh ! oh pas tant que vous le dites : je m’entends.

— À mon avis, je sais manier un canot aussi bien que vous ou vos amis ; eh bien ! je ne me chargerais pas de maintenir cette embarcation à flot par un temps semblable.