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les forestiers du michigan



mais si le camp indien où l’on se rendait était proche, tout espoir était perdu.

À environ un mille de l’embouchure, le lit du torrent se rétrécit et se montra couvert d’une voûte impénétrable de buissons. Le Forestier songea aussitôt à précipiter les choses, dans le cas où l’embarcation s’engagerait dans cette impasse sombre.

— Comment, diable songez-vous à passer dans ce fouillis ? demanda-t-il aussitôt qu’on fut en vue.

Le gros Français sourit d’un air farceur avant de répondre :

— Vous êtes terriblement questionneur ce soir. Qu’avez-vous donc ?

— Vous pouvez me faire autant de questions que je vous en adresse : Ce sera à moi de voir s’il y a lieu de vous répondre. Il me semble qu’une conversation un peu animée vaut mieux qu’un maussade silence.

– Je serais charmé de causer avec vous mais je ne peux vous promettre de répondre à toutes vos interrogations. — Toutefois, ajouta-t-il après un moment de silence, je vous satisferai si vous en faites autant pour moi.