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les drames du nouveau-monde

— Je ne puis rien promettre, répondit Veghte avec une louable prudence ; il faut que je connaisse d’abord les questions que vous avez à m’adresser.

Le Français poussa un grand éclat de rire et hésita un moment à parler ; enfin il se décida :

— Combien de soldats y a-t-il au fort Presqu’Îsle ? demanda-t-il enfin.

— Vous le verrez au moment de l’assaut.

— Je n’en doute pas ; surtout si ce sont des hommes comme vous. Mais vous ne paraisses guère empressé de parler maintenant. Et, si je vous disais qu’à défaut d’une réponse correcte, je vais vous brûler la cervelle avec ce pistolet !… que vous en semble ?

— Faites !

— Non ! non ! sir ! un Français ne fait pas la guerre de cette façon. Je ne vous demanderai rien que ce que vous m’accorderez volontairement. Et je veux bien, même, vous faire savoir que prochainement l’enseigne Christie trouvera son poste beaucoup trop chaud ; il n’y pourra tenir.

— Ce sera votre ouvrage et celui d’Horace