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les forestiers du michigan



toire de Joë Smith Ferguson, le maître d’école.

— Hé ! hop !… aho !… les autres ! cria-t-il en changeant rapidement de direction après chaque cri.

Son audace le servit au delà de toute espérance au bout d’un quart d’heure, de défaut en défaut, ses adversaires avaient fini par prendre la plus fausse direction possible ; ils couraient en lui tournant le dos.

Mais Basil leur réservait une autre tribulation. Faisant un circuit rapide, il revint au creek et en atteignit les rives à environ cent pas de l’endroit où ils avaient amarré leur canot. Basil eût bientôt fait de le découvrir ; il sauta dedans, s’y installa avec délices, et se mit à descendre allègrement le cours du fleuve.

– Par ma foi se dit-il, voilà ce que j’appelle un trait de génie. Il n’y a qu’un américain, un Yankee ! comme ils disent, pour jouer ces tours là ! Mon gros ami le Français n’aurait pas eu pareille imagination. Oh ! quelle figure il va faire quand il s’apercevra que moi – Basil Veghte, son ex-prisonnier — j’ai capturé son canot, et que je m’en sers pour faire une petite promenade sur l’eau.