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les drames du nouveau-monde

La jubilation du Forestier était si grande qu’il ne put résister au plaisir d’exécuter quelques appels tyroliens : les échos du lac Érié s’acquittèrent fidèlement de leur mission en portant ces roulades agaçantes jusqu’aux oreilles des poursuivants.

Le gros Français furieux et las de ses inutiles recherches, flaira une nouvelle mystification et accourut sur le bord du torrent qui, en cet endroit avait une grande largeur.

Il aperçut avec rage son embarcation glissant mollement le long du rivage opposé. Alors eût lieu un dialogue comique et tel que jamais, sans doute, les bois de ces parages n’en avaient entendu.

— Ohé ! hurla le géant d’une voix formidable.

Malheureusement, ou heureusement, la rivière était fort large, Veghte se trouvait hors de portée de fusil. Néanmoins, par mesure de précaution, il rasa la rive dans l’ombre de laquelle il disparaissait presque.

— Hé ! ho ! hé ! répondit-il ; qu’est-ce qu’il y a encore ? qui m’appelle ?