éclairés par cette flamme plus proche que celle du foyer. En réalité, il avait d’abord évité de se laisser voir en pleine lumière ; mais à ce moment il affecta au contraire d’éclairer longuement son visage, pour faciliter au soupçonneux forestier l’examen auquel il s’acharnait visiblement.
Veghte put donc voir à son aise les sourcils épais, les yeux noirs et expressifs, le nez court, la large face, l’épaisse barbe de son interlocuteur.
Dans les souvenirs de Basil il y avait quelque trace de ce visage-là ; il devait l’avoir vu mais où ? à quelle époque ? Il eut beau remonter une à une les années de son aventureuse existence, il ne rencontra rien de précis à cet égard.
Cependant, après s’être répété plusieurs fois à lui-même le nom de Smithson, pour aider sa mémoire, il arriva à une conviction peu flatteuse pour l’inconnu ; savoir que, comme le précèdent, ce nom était une invention.
Cette conclusion le jeta dans une disposition d’esprit passablement agressive ; il en revint à son ultimatum, et se disposa à faire vider les lieux au trop facétieux étranger.