Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
29
les forestiers du michigan



çus tournant la tête en tout sens comme s’il me cherchait.

« Ce n’était pas le cas de rien dire ; je grimpai tout doucement jusqu’aux plus hautes branches, et je m’y installai le mieux possible en attendant le jour. Mais, le poste était terriblement peu confortable, je vous en réponds ! Il n’y faisait pas bon, à cheval sur la rude écorce, dans une atmosphère glaciale, sous la neige tombant à gros flocons. Que voulez-vous ? Je n’avais pas le choix de prendre un autre parti, il fallait bien en passer par là.

« Dès les premiers moments le froid et le sommeil, deux vilains camarades, vinrent me visiter rudement… si rudement qu’au bout de quelques minutes je dégringolais dans la neige, juste à deux pieds de mon ours.

« La chute m’avait très-bien réveillé, je bondis comme un ressort, et je saisis dans le foyer un tison demi-mort pour m’en faire une arme. Je le rallumai en le faisant tournoyer au-dessus de ma tête, et j’attendis de pied ferme mon noir ennemi.

« L’animal ne bougea pas et ne souffla mot.