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les forestiers du michigan

Johnson regarda son compagnon d’un air significatif.

– Savez-vous quel animal fait entendre cette voix, Basil ? Ne l’avez-vous jamais remarqué… ?

— Je sais ce que vous voulez dire. Le cri de la panthère ne m’est pas inconnu, je ne m’y trompe pas ; c’est un rauquement furibond mais cette fois il n’y a rien de semblable.

— Mais, l’éloignement peut l’avoir modifié en l’affaiblissant.

Veghte secoua la tête d’un air de supériorité dédaigneuse.

— Pensez-vous que j’aie vécu trente ans dans les bois, pour commettre une pareille erreur ? Ah ! le voilà encore… ! interrompit brusquement Basil en se levant pour sonder du regard les ténèbres environnantes.

Il était impossible de rien voir dans l’infernale obscurité de cette sombre nuit : Basil se retourna vers Johnson qui, demi-couché, fumait imperturbablement sa pipe.

– L’avez-vous entendu, cette fois ?…

– Oui… oui… quelque chose un murmure ; mais je n’oserais dire que ce n’est pas le vent.