— Justement ! entendez-le hurler dans les cimes des arbres.
Veghte lui lança un coup d’œil presque irrité : il ne pouvait lui pardonner sa froide apathie.
— Je vous dis, Horace Johnson, qu’il y a un être vivant près de nous dans le bois et cet être, quel qu’il soit, est en souffrance.
— Pshaw !… répliqua l’autre en riant : vous êtes fou, ami Basil ! qui, diable ! peut avoir à faire dehors, par une semblable nuit ?
– Eh ! qu’avons-nous à faire, nous ?…
— Ah nous, c’est autre chose nous sommes dans les bois parce que çà nous convient ; nous suivons notre idée.
— Enfin à vous entendre, on croirait que nous sommes les deux seuls personnages, au sud du lac Érié, qui ayons quelque chose à faire. Je ne conçois pas votre insouciance ! dit Basil d’un ton de reproche.
Johnson pinça dédaigneusement les lèvres.
– Bon j’admets qu’il y a par ici une âme en peine. Qu’est-ce que ça nous fait ?
– Ce que ça nous fait ! Qu’est-ce que ça me faisait de vous donner asile auprès de mon feu ?