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les drames du nouveau-monde



ritoires Indiens, refoulait les Peaux-Rouges dans le désert.

Ce chef habile, avec un corps composé de mille hommes d’élite, avait établi son quartier général au Détroit, dont il faisait le siége ; pour coopérer à son œuvre de destruction, toutes les peuplades, à cent lieues à la ronde, avaient envoyé leurs contingents dans chaque territoire occupé par les Européens, et leur faisaient une guerre héroïque.

Devant eux tombèrent successivement les forts nombreux établis sur une immense ligne de frontières : ces établissements militaires protégés par de minimes garnisons, furent saccagés au moment où leurs défenseurs y songeaient le moins. Les officiers supérieurs, isolés dans la solitude du désert, séparés les uns des autres par plusieurs centaines de milles, passaient souvent plusieurs mois sans recevoir aucune nouvelle de leurs plus proches voisins ; leur désastre n’éveillait aucun écho ; ils disparaissaient ignorés, comme avaient disparu leurs concitoyens, sans secours, sans consolations, sans aucune chance de salut.

Le fort Sandusky tomba ainsi au milieu de