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LES PIEDS FOURCHUS

— As-tu trouvé les vaches, Luther ?

— Oui, père, elles sont toutes ici saines et sauves : mais je jure que j’ai eu une fameuse corvée à les ramener, au milieu d’une tourmente pareille, sans personne pour m’aider.

— Personne ! Pourquoi ? Où est donc Pal’tiah ?

— À l’école, avec Liddy, je pense.

— Quelle frayeur ont-elles donc eue, et qui peut les savoir détachées ?

— Je n’en ai aucune idée, père.

— Les loups ou les ours ? insinua Lucy.

— Je ne puis dire. Je n’ai pu reconnaître aucune trace ; la neige couvre tout, il y en a bien deux ou trois pieds de haut dans les bois.

— Bien ! bien ! mon garçon ; je suis content de te voir : ça tire à marcher par ce temps-là, hein ?

— Je le pense ! Voudriez-vous me donner les haricots d’hier soir, mère ?

— Lucy courut à l’office.

— C’est juste, enfant ; on va te donner un bon souper ; du pudding et du lait, ou une bonne soupe blanche, ou du bon riz gras à l’indienne ; tu trouveras tout excellent, j’ose le dire.

— Débarrasse-toi de tes affaires, Luther, con-