aimez-la comme une sœur, elle sera notre palladium, notre ange gardien !
L’ivresse des aventuriers ne se peut décrire : c’était du délire, de la folie. Cette scène étrange leur semblait un rêve.
Le comte se tourna alors vers les prisonniers, qui attendaient en tremblant leur sentence :
— Partez ! leur dit-il ; allez rapporter ce que vous avez vu. Doña Angela vous fait grâce.
Les prisonniers s’échappèrent en se confondant en bénédictions ; les pauvres diables, d’après ce qui s’était passé devant eux, se considéraient comme morts.
Valentin s’approcha de la jeune fille :
— Vous êtes un ange, lui dit-il à voix basse ; persévérerez-vous ?
— Je suis à lui jusqu’à la tombe, répondit-elle avec une énergie fébrile.
VII
Guetzalli.
Si nous faisions un roman, il y a bien des détails que nous laisserions dans l’ombre, bien des faits que nous passerions sous silence. Malheureusement, nous ne sommes qu’historien, et comme tel astreint à la plus scrupuleuse exactitude.
Dans le premier épisode de cette histoire, nous avons rapporté comment le comte de Lhorailles, à la tête de cent cinquante Français choisis dans la colonie de Guetzalli, qu’il avait fondée, s’était laissé emporter