Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/118

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où les Apaches les avaient conduits était bâti à une portée de fusil au plus d’un placer d’or d’une richesse incalculable ; que ce placer était d’une extrême facilité à exploiter, puisque le métal était à fleur de terre. Comme preuve de leur véracité, ils montrèrent plusieurs pépites du plus bel or, dont ils avaient réussi à s’emparer, et ils se firent fort de guider à ce placer, éloigné tout au plus de dix ou douze jours de marche de la colonie, les aventuriers qui consentiraient à les prendre pour guides, les assurant qu’ils seraient amplement dédommagés de leurs peines et de leurs fatigues par la riche moisson qu’ils récolteraient.

Ce récit intéressa vivement les colons ; Charles de Laville, en particulier, y prêta une sérieuse attention. Plusieurs fois, il le fit recommencer aux deux hommes, qui toujours répétèrent, sans varier en rien, ce qu’ils avaient dit d’abord.

Le capitaine avait enfin trouvé le moyen qu’il, cherchait vainement depuis si longtemps. Maintenant il était certain que non-seulement ses compagnons ne l’abandonneraient pas, mais encore qu’ils lui obéiraient aveuglément dans tout ce qu’il lui plairait de leur ordonner.

Le jour même il annonça aux colons qu’il préparait une expédition pour aller à la découverte du placer, en déloger les Indiens et l’exploiter au profit de tout les associés, c’est-à-dire de tous les membres de la colonie.

Cette nouvelle fut reçue avec des transports de joie.

De Laville se mit immédiatement en mesure d’exécuter son projet.