— Eh en effet, observa Louis, voilà de redoutables préparatifs !
— Ce n’est pas tout ; n’existe-t-il pas quelque part, aux environs du lieu où nous sommes, une colonie française ?
— En effet, observa le comte devenu sérieux ; la colonie de Guetzalli.
— Mon père compte envoyer à cette colonie, s’il ne l’a pas fait déjà, un de ses aides de camp, le colonel Suarez.
— Dans quel but ?
— Dame ! probablement dans le but de neutraliser, à l’aide de brillantes promesses faites aux colons, les secours que vous pourriez en attendre.
Louis devint pensif.
— Il faut prendre un parti, s’écria vivement Valentin ; pendant que la compagnie se préparera à commencer promptement la campagne, il faut expédier quelqu’un de sûr à Guetzalli. Les colons sont Français il est impossible qu’ils ne fassent pas cause commune avec nous dans une querelle comme celle qui nous met les armes à la main et qui les regarde autant que nous.
— Tu as raison, frère, plus de tergiversations, agissons vigoureusement ; tu m’accompagneras à Guetzalli.
— Comment tu viens ?
— Ce n’est qu’à deux journées de marche d’ici tout au plus ; il vaut mieux faire ses affaires soi-même, et puis nul, j’en suis convaincu, n’obtiendra des colons ce que moi j’obtiendrai.
— Pourquoi donc ?
— Cela serait trop long à te rapporter. Qu’il te