Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

X

Les Ambassadeurs.

Le papier remis par le peon — domestique indien — au capitaine de Laville et qui avait causé une si grande émotion à celui-ci, ne contenait rien autre chose qu’un nom ; mais ce nom était bien connu à Guetzalli, c’était celui du conte Maxime-Édouard-Louis de Prébois-Crancé.

Les Guetzalliens avaient vaguement entendu parler de l’expédition française formée à-San-Francisco dans le but d’exploiter les mines inépuisables de la Plancha de Plata ; ils savaient l’arrivée de la compagnie à Guaymas, mais depuis ils n’en avaient reçu aucune nouvelle et ignoraient complétement les événements qui s’étaient passés.

Le capitaine ne se doutait nullement que le comte de Prébois-Crancé fût le chef de cette expédition ; seulement, par quelques mots qu’il avait à plusieurs reprises laissés échapper devant lui lors de son séjour à l’hacienda, il soupçonnait le comte de nourrir certains projets contre le gouvernement mexicain ; voilà pourquoi, lorsqu’il avait reçu le papier, des mains du peon, soa premier mouvement en y jetant les yeux avait été de s’écrier :

— Lui ici ! que se passe-t-il donc ?

Il se rendait donc auprès du comte, persuadé que celui-ci, mis hors la loi pour une cause quelconque par le gouvernement mexicain, venait lui demander asile et protection.

La visite inattendue du colonel Suarez coïncidait