Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/143

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— Priez les deux personnes qui attendent dans le salon vert de venir ici, dit-il.

Le peon sortit.

— Comment ! les deux personnes qui attendent ? observa le colonel avec défiance.

— Oui ; comme je présumais, colonel, que vous étiez porteur de dépêches, j’avais fait prévenir ces deux personnes afin de vous retarder le moins possible.

— Ah ! alors permettez-moi de vous offrir mes remercîments, car je suis réellement on ne peut plus pressé.

En ce moment la porte s’ouvrit, le comte et Valentin entrèrent.

Le colonel leur lança un regard perçant afin de tâcher de savoir à qui il allait avoir à faire.

Mais il ne put rien lire sur ces deux visages froids et impassibles, qui semblaient deux figures de marbre.

— Messieurs, dit le capitaine, le colonel don Vicente Suarez, aide de camp du général don Sébastian Guerrero, gouverneur militaire de l’État de Sonora ; colonel Suarez, deux de mes compatriotes.

Les trois hommes se saluèrent d’un air guindé.

— Maintenant, messieurs, continua le capitaine, veuillez, je vous prie, vous asseoir. Le colonel est porteur de dépêches qu’il désire nous communiquer ; ces dépêches sont probablement importantes, puisque du Pitic ici le colonel ne s’est pas arrêté un instant. Maintenant, colonel, nous vous écoutons.

De même que tous les hommes habitués aux menées sourdes et ténébreuses, le colonel Suarez