Lorsqu’il eut disparu dans les méandres de la route, le capitaine saisit la main de don Luis et la serrant affectueusement :
— Maintenant, mon cher comte, lui dit-il, parlez, que puis-je faire pour vous ?
XI
Plan de Campagne.
Le comte répondit à l’affectueux serrement de main du jeune homme, mais il secoua tristement la tête et demeura muet.
— Pourquoi ne me répondez-vous pas ? lui demanda le capitaine, doutez-vous de mon désir de vous être utile ?
— Ce n’est pas cela, fit tristement le comte. Je sais que votre cœur est noble et généreux et que vous n’hésiterez pas à me venir en aide.
— Alors, d’où provient votre hésitation ?
— Ami, répondit le comte avec un mélancolique sourire, je me reproche en ce moment d’être venu vous trouver.
— Pour quelle raison ?
— Est-il donc besoin de vous le dire ? Cette terre que vous cultivez n’était, il y a quelques années, qu’une forêt vierge servant de repaire aux bêtes fauves ; maintenant, grâce à vos travaux, à votre intelligence, elle s’est métamorphosée en une plaine fertile et cultivée ; de nombreux troupeaux paissent dans vos prairies ; l’abandon et l’incurie de cette