Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/157

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quence accueillie par des saluts sympathiques, car chacun conservait dans sa mémoire le souvenir des services qu’il avait rendus à la colonie, lorsque Guetzalli avait été si rudement assailli par les Apaches[1].

Le capitaine profita habilement de ce bon vouloir, sur lequel il comptait, du reste, pour adresser nettement sa demande à ses compagnons en déduisant les causes qui obligeaient le comte à venir chercher des alliés à Guetzalli.

Les colons n’auraient pas été les francs aventuriers qu’ils étaient, s’ils avaient accueilli froidement une pareille demande. Séduits comme cela devait être par l’étrangeté et la témérité même de l’entreprise qu’on leur proposait, ce fut avec des cris d’enthousiasme et des trépignements de joie qu’ils acceptèrent de se ranger sous les ordres du comte. La première expédition projetée et pour laquelle tous les préparatifs avaient été faits fut complétement oubliée, et il ne fut plus alors question que de la délivrance de la Sonora.

Si le comte de Prébois-Crancé avait demandé deux cents hommes, il les aurait, sans contredit, obtenus à l’instant sans la moindre difficulté.

Le capitaine de Laville, heureux du succès prodigieux qu’il avait obtenu, remercia chaleureusement ses compagnons, tant au nom du comte qu’au sien propre, et se mit immédiatement en devoir de tout préparer pour le départ.

Les wagons furent visités avec soin afin de voir s’ils étaient bien en état ; puis, on les chargea de

  1. Voir la Grande flibuste, 1 vol. Amyot, éditeur, 8, rue de la Paix.