Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/172

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— Et vous consentez toujours à lui donner votre nom ?

— Oui.

— C’est bien, vous aurez ma réponse dans quatre jours.

— À la Magdalena, alors !

— À la Magdalena. Le général se tourna vers sa fille : Je ne vous maudis pas, lui dit-il, car Dieu lui-même ne relève pas un enfant de la malédiction paternelle. Adieu ! soyez heureuse.

Et il sortit à pas précipités, suivi du missionnaire.

— Mon père, dit le comte, je compte sur vous à la Magdalena.

— J’y serai, monsieur, répondit mélancoliquement le père Séraphin, car je prévois qu’il y aura des larmes à sécher.

— Au revoir, monsieur, dit le général.

— Au revoir, répondit le comte en s’inclinant.

Le général et le missionnaire montèrent alors à cheval et s’éloignèrent sous l’escorte d’un fort détachement d’aventuriers qui devaient les accompagner, afin de leur faire traverser sans encombre les postes avancés et les grand’gardes de la compagnie française.

Le comte les suivit longtemps d’un regard pensif, puis il rentra à pas lents dans son logis.