Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/178

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Mexico, se porta en masse vers l’endroit occupé par eux.

Las aventuriers reçurent les visiteurs avec cet entrain, cette rondeur et cette gaîté narquoise qui distingue le caractère français, et qui leur conquit en quelques heures à peine les sympathies des Sonoriens, qui, plus ils les voyaient, plus ils voulaient les voir, et ne se rassasiaient pas d’admirer leurs insouciance et surtout leur imperturbable conviction dans la réussite de l’expédition.

Cependant la nuit approchait, le soleil déclinait rapidement à l’horizon, lorsque don Cornelio, qui remplissait les fonctions d’aide de camp du comte, souleva le rideau de sa tente et lui annonça qu’un officier supérieur, se disant chargé d’une mission auprès de lui, demandait à lui parler.

Don Luis donna l’ordre qu’il fût introduit ; le messager entra ; le comte le reconnut aussitôt, c’était le colonel Suarez.

De son côté, le colonel fit, un geste d’étonnement en reconnaissant l’homme avec lequel il s’était trouvé à Guetzalli sans parvenir à savoir qui il était.

Don Luis sourit de l’étonnement du colonel, le salua poliment et l’invita à s’asseoir.

— Monsieur, dit le colonel après les premiers compliments, je suis chargé par le général Guerrero de vous remettre une lettre.

— On me l’a dit déjà, colonel, répondit le comte. Sans doute, vous connaissez le contenu de cette lettre ?

— À peu près, monsieur, d’autant plus que je dois ajouter quelques paroles de vive voix.

— Je suis prêt à vous entendre.