après la bénédiction nuptiale et le camp évacué par les invités ; je dois vous avertir, colonel, que si la moindre tentative de trahison est faite contre moi ou contre l’un des hommes que j’ai l’honneur de commander, les otages seront immédiatement fusillés.
— Oh ! s’écria le colonel, vous défiez-vous donc du général Guerrero, monsieur, et n’avez-vous pas foi en son honneur de caballero ?
— Monsieur, répondit sèchement le comte, j’ai malheureusement appris à mes dépens ce que valait l’honneur de caballero de certains Mexicains ; je n’entrerai donc dans aucune discussion à ce sujet. Voici mes conditions, le général est maître de les accepter ou de les rejeter, mais je vous donne ma parole d’honneur que je n’y changerai rien.
— C’est bien, monsieur, répliqua le colonel, intimidé malgré lui par l’accent résolu du comte, j’aurai l’honneur de transmettre ces dures conditions au général.
Don Luis salua.
— Je doute qu’il les accepte, continua le colonel.
— Il en est le maître.
— Mais n’y aurait-il pas un autre moyen d’accommoder le différend ?
— Je n’en vois pas.
— Enfin, au cas peu probable où le général accepterait, comment vous le ferai-je savoir, afin de perdre le moins de temps possible ?
— D’une manière fort simple, monsieur, par l’arrivée du père Séraphin, et l’envoi des otages.