Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/188

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— Je préfère sortir.

— Comme tu voudras, répondit don Luis, qui soupçonnait que son ami avait des raisons particulières pour agir ainsi.

Tous deux quittèrent la tente.

— Capitaine de Laville, dit le chasseur en s’adressant au jeune homme qui se promenait de long en large devant la tente, une escorte de dix cavaliers, un cheval pour moi et un autre pour le comte, s’il vous plaît.

— Tout de suite ?

— Oui, si cela est possible.

— Parfaitement.

— Nous quittons donc le camp ? demanda Louis dès qu’ils furent seuls.

— Nous allons à la Magdalena, répondit le chasseur.

— C’est que cela se présente assez mal en ce moment.

— Pourquoi cela ?

— Parce que j’attends la réponse du général.

— Alors, tu peux venir, répondit le chef avec un sourire railleur, car cette réponse, tu ne la recevras pas ; la mission du colonel n’était qu’un leurre pour endormir ta vigilance.

— Oh ! oh ! tu es certain de ce que tu avances ?

— Pardieu !

En ce moment, l’escorte parut.

Louis et Valentin se mirent en selle.

Il était six heures du matin au plus ; la campagne était déserte, à chaque souffle de la brise, les arbres secouaient leurs têtes humides de l’abondante rosée de la nuit, et faisaient pleuvoir de courtes ondées qui grésillaient sur les buissons ; le soleil pompait les va-