Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Du reste, la petite troupe entrait en ce moment dans le pueblo, dont les maisons commençaient à s’ouvrir, et dont les habitants, à peine éveillés, les saluaient au passage avec de joyeux et amicaux sourires.

Après avoir parcouru lentement deux ou trois rues du pueblo, sur un signe de Valentin, le détachement s’arrêta devant une maison d’assez piètre apparence, qui n’avait rien qui la distinguât des autres et qui la recommandât à l’attention des étrangers.

— C’est ici, dit le chasseur.

Ils s’arrêtèrent et mirent pied à terre. Valentin ordonna alors péremptoirement au chef du détachement de demeurer en selle avec ses hommes et de ne s’écarter ni à droite ni à gauche jusqu’au retour du comte ; puis il frappa discrètement à la porte, qui s’ouvrit aussitôt. Ils entrèrent tous deux et la porte se referma sans qu’ils eussent vu personne.

À peine dans la maison, le chasseur introduisit son compagnon dans un cuarto dont il ouvrit la porte avec une clef qu’il tira de sa poche.

— Fais comme moi, lui dit-il en se dépouillant de son chapeau de poil de vigogne et de son zarapé, qu’il échangea contre un manteau et un chapeau de paille à larges ailes.

Le comte l’imita.

— Maintenant, viens.

Tous deux s’enveloppèrent avec soin dans leurs manteaux, rabaissèrent les ailes de leurs chapeaux sur leurs yeux et ils sortirent de la maison par une porte parfaitement dissimulée dans la muraille, qui communiquait avec une maison voisine, qu’ils