Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/249

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j’ai de la guerre une certaine habitude qui peut-être m’inspirera bien : il te faut une ville riche et manufacturière, afin de tenir les habitants opulents du pays à l’abri d’un coup de main, si l’on venait t’y attaquer, et de laquelle tu puisses opérer sans danger ta retraite, si des forces trop nombreuses veulent t’accabler ? N’est-ce pas cela ?

— En effet, il faut qu’autant que possible la ville dont nous nous emparerons réunisse ces trois conditions.

— Il n’y en a qu’une qui les réunisse.

— C’est Hermosillo, dit Belhumeur.

— C’est vrai, reprit Valentin ; cette ville est fermée de murailles, elle est l’entrepôt de tout le commerce de la Sonora, par conséquent fort riche, et, chose de la dernière importance pour nous, elle n’est éloignée que de quinze lieues de Guaymas, le port où débarqueront les renforts que, si besoin est, nous ferons venir de Californie, et dans lequel nous pourrons nous réfugier si nous sommes serrés de trop près et contraints de battre en retraite.

La vérité des paroles de Valentin fut immédiatement saisie par les assistants.

— Je penche moi aussi pour Hermosillo, dit le comte, mais je ne dois pas vous dissimuler que le général Guerrero, qui après tout est un soldat expérimenté, a si bien compris les avantages qui résulteraient pour nous de la possession de cette ville, qu’il y a concentré des forces imposantes.

— Tant mieux, comte ! s’écria de Laville ; de cette façon les Mexicains apprendront du premier coup à nous connaître !

Tous applaudirent à ces paroles, et il fut défini-