Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/250

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tivement arrêté que l’armée marcherait sur Hermosillo.

— Autre objection, dit le comte ; les Mexicains sont maîtres des trois routes, il faut les dépister.

— Ceci me regarde, dit en riant Valentin.

— Bon ! nous ferons des démonstrations des trois côtés à la fois, afin de tenir l’ennemi en haleine, et nous avancerons à marche forcée sur Hermosillo ; seulement, je crains que nous perdions bien du monde.

Curumilla se leva.

Jusqu’à ce moment, l’Araucan était demeuré silencieux sur un équipal, fumant son calumet indien, sans paraître entendre ce qui se disait autour de lui.

— Laissez parler le chef, dit Valentin ; ses paroles valent leur poids d’or.

Chacun fit silence.

— Curumilla, dit le chef, connaît un chemin de traverse qui abrége la route et que le général mexicain ignore ; Curumilla guidera ses amis.

Puis le chef reprit son calumet et se rassit comme si de rien n’était.

Dès lors, la discussion fut terminée. Curumilla, suivant son habitude, avait tranché la question d’un coup en supprimant l’obstacle le plus fort et le plus redoutable.

— Compagnons, dit le comte, les chariots et les canons sont attelés ; réveillez vos hommes, et levons silencieusement le camp. Que demain les habitants de la Magdalena, en se levant, ne sachent pas ce que nous sommes devenus.

Puis, prenant à part le capitaine de Laville et Valentin.