Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/261

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Crancé, s’il réussissait, pouvait à juste titre se flatter ensuite d’avoir tout simplement accompli un des plus beaux faits d’armes des temps modernes.

Le général Guerrero, d’après le rapport des batteurs d’estrade, et les officiers mexicains sous ses ordres affectaient un mépris superbe pour ces va-nu-pieds de Français, ainsi qu’ils les nommaient, et se promettaient de leur infliger une si rude leçon, que l’envie de recommencer ne leur prendrait pas.

Cependant, Curumilla avait apporté une nouvelle qui ne laissait pas que de donner bon espoir au comte. Malgré les immenses préparatifs qu’il avait fait contre la compagnie, le général Guerrero avait été tellement surpris à la nouvelle de sa marche précipitée sur Hermosillo et de l’audacieuse façon dont elle avait tourné ses avant-postes, que dans sa précipitation à accourir au secours de la ville menacée, il avait été contraint de laisser en arrière la plus grande partie de ses forces, et la ville ne contenait en réalité que douze ou quinze cents défenseurs ; chiffre fort élevé sans doute, mais beaucoup moindre que celui que l’on craignait de rencontrer.

Curumilla s’était introduit paisiblement dans la ville ; sa qualité d’Indien lui servait de sauvegarde ; il avait tout vu, tout visité, tout examiné. Cette nouvelle, le chef araucan l’avait apportée en venant rendre compte à don Luis de l’exécution des ordres que celui-ci avait, par son intermédiaire, transmis au capitaine de Laville.

Le comte et le chasseur se frottèrent les mains et se hâtèrent de prendre leurs dernières dispositions.

Parmi les hacienderos qui faisaient partie de la conférence de la Magdalena, il s’en trouvait un dont l’in-