Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/260

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sur la route de Guaymas, il avait surpris un convoi de vivres et de munitions destiné aux Mexicains. Ce convoi, assez considérable, avait été conduit au camp par les soins du chasseur et fort bien accueilli des Français, dont les vivres, ainsi que nous l’avons dit, étaient complétement épuisés.

De son côté, le capitaine de Laville avait enlevé quatre ou cinq patrouilles ennemies, qui s’étaient imprudemment avancées dans la campagne.

Le comte expédia Curumilla au capitaine avec ordre de profiter de ce que la nuit était obscure et sans lune pour marcher en avant et pousser les avant-postes jusqu’à portée et demie de canon de la place.

Lorsqu’il fut seul avec Valentin, il étendit un plan d’Hermosillo sur une table, et tous deux penchés sur le plan ils commencèrent à l’étudier attentivement.

Nous avons plusieurs fois déjà décrit Hermosillo ; nous nous bornerons à dire que les jardins maraîchers dont cette ville est entourée sont fermés de murs derrière lesquels il est facile d’embusquer des tirailleurs auxquels les dispositions du terrain permettent de se replier en combattant de poste en poste, constamment protégés par ces murs, épais d’un mètre environ, et bâtis en adobas.

De plus, du côté où le comte débouchait devant la ville, un fossé large et profond qu’on ne pouvait traverser que sur un pont en tête duquel se trouvait probablement un fort corps de garde, formait à la ville une ceinture presque inexpugnable.

Ainsi qu’on le voit, Hermosillo est loin d’être une ville ouverte et dont on peut s’emparer sans coup férir, et, en tentant, à la tête de deux cent cinquante hommes de la prendre d’assaut, le comte de Prébois--