de signes convenus, on retrace l’histoire des nations et jusqu’aux pensées des hommes.
Le chef fit un geste de joie.
— Bon, dit-il, mon père doit connaître ces signes, car sa tête est grise.
— Je les connais en effet ; cette science bien simple que je possède pourrait-elle donc vous être de quelque utilité ?
L’Aigle-Volant secoua négativement la tête.
— Non, dit-il, pas à moi, mais peut-être à d’autres.
— Je ne vous comprends pas, chef ; soyez donc assez bon pour vous expliquer plus clairement, je désire m’éloigner avant que l’homme qui est là reprenne connaissance.
L’Indien jeta un regard de côté sur le blessé.
— Il n’ouvrira pas les yeux avant une heure, dit-il, l’Aigle-Volant peut causer avec son père.
Malgré lui don Mariano se sentait intéressé à connaître ce que l’Indien désirait lui dire, il se résolut à attendre et lui fit signe de parler.
Le chef reprit d’une voix grave :
— Que mon père écoute, dit-il ; l’Aigle-Volant n’est pas une vieille femme bavarde, c’est un chef renommé ; les paroles que souffle sa poitrine sont toutes inspirées par le Wacondah ; l’Aigle-Volant aime les visages pales parce que ceux-ci ont été bons pour lui et lui ont, dans plusieurs circonstances, rendus de grands services. Après le combat, le chef a parcouru le champ de bataille, près de l’endroit où est tombé l’homme que mon père a amené ici ; l’Aigle-Volant a trouvé un sac de médecine renfermant plusieurs colliers, l’Indien les a regardés dans tous les sens, mais il n’a pu les comprendre parce que le Wacondah a étendu sur ses yeux l’épais bandeau qui empêche les Peaux-Rouges d’égaler les blancs ; cependant le chef, soupçonnant que,